À l’occasion du premier entraînement de la saison, Patrick Norbert, Président du Racing Club de France Football a bien voulu répondre aux questions qui lui ont été posées au sujet de la saison écoulée et de l’actualité du club.
🎙 C’est la reprise, l’équipe de National 2 reprend le chemin de l’entraînement pour entamer une nouvelle campagne, pouvez-vous dresser un bilan de la saison qui vient de s’achever ?
La structuration du club suit son cours. Le projet avance à vitesse constante. Le staff administratif s’est encore renforcé cette saison. Quatre personnes travaillent désormais à plein temps au sein du bureau. Une Directrice administrative et financière, un Directeur sportif, un Responsable administratif, ainsi qu’un Responsable de la communication. Une cinquième personne rejoindra l’équipe à la reprise, un coordinateur de missions dont le rôle sera d’épauler le Directeur Sportif dans la structuration au quotidien de nos équipes jeunes.
🎙 Sur le plan sportif, si la saison écoulée peut incontestablement être qualifiée de réussie, n’a-t-elle pas également été très frustrante ?
Nous sommes globalement satisfaits des résultats. Après, il y a l’objectif qu’on se fixe au départ d’une saison et celui que l’on se construit en cours de route. On a cru longtemps tenir le bon bout pour l’accession en National 1. Plus qu’une frustration, cela a été une immense déception. On ne peut pas se contenter de se dire qu’on aurait signé en début de saison pour une deuxième place avec un nombre de points supérieur aux trois équipes des trois autres groupes qui sont montées. L’équipe sénior féminine termine également à la seconde place, même chose pour l’équipe réserve qui termine également seconde. Donc oui, beaucoup de déception, mais c’est la dure loi du sport, il n’y a souvent de la place que pour le premier.
🎙 Avant de parler de l’avenir, n’avez-vous pas commis une erreur en laissant partir un joueur en décembre ?
Un grand nombre de nos joueurs, pas uniquement le joueur auquel vous faîtes allusion, étaient déjà convoités par des clubs évoluant au-dessus, cela, dès le mois de décembre. Est-ce que nous avons commis une erreur ? Si l’on regarde les choses uniquement à leur surface vous avez raison de poser la question. Les choses sont malheureusement plus compliquées que cela. La situation s’évalue en fonction d’un contexte. On n’oblige pas un joueur qui se rêve ailleurs à continuer d’évoluer dans un groupe dont il ne souhaite plus faire partie.
🎙 Cela veut dire que les contrats ne servent à rien ?
Un contrat n’a jamais permis de conserver un joueur. En revanche, il permet de négocier son départ dans des conditions qui peuvent permettre de parvenir à un compromis acceptable. Mais pour être clair, nous avons été davantage déstabilisés par les contacts pris par les clubs professionnels auprès de nos joueurs avant la fin du championnat. Il est évident que lorsque vous vous projetez ailleurs, vous êtes fatalement moins concernés. Nos résultats en toute fin de championnat en sont la parfaite illustration.
🎙 Une question que tout le monde se pose, si vous le permettez, est-ce qu’il n’y a pas eu de la part du Red Star, en venant prendre l’un des tout meilleur joueur de l’effectif en plein milieu de saison, une volonté très claire de déstabilisation du projet du RACING. En d’autres termes, les dirigeants du Red Star ne craignaient-ils pas de se retrouver dans le même championnat que le RACING la saison prochaine ?
Chacun a le droit de s’interroger sur l’attitude des dirigeants du Red Star et d’en tirer ses propres conclusions. À titre personnel, cela ne m’intéresse pas de commenter ce type de réflexion.
🎙 Parlons dans ce cas de l’avenir et de la saison prochaine, si vous le voulez bien ? Trois joueurs de l’effectif ont signé en Ligue 2 et Ligue 1, et même en première division hollandaise pour Charles Raux-Yao – Adama Camara au Paris FC, Venuste Baboula à Quevilly-Rouen Métropole, Arnold Vula est sur le point de signer au Havre en Ligue 1, Adama Niakaté a signé à Orléans en N1. L’équipe n’est-elle pas décimée ?
Nous savions que si nous ne montions pas, nous perdrions nos joueurs. Nous ne savions pas qu’ils partiraient quand même, si nous montions, puisque c’est au-dessus du National 1 qu’ils ont été recrutés. De ce point de vue donc, pas de regret. Nous entrons désormais dans un nouveau cycle avec un effectif à reconstruire, et l’incertitude qui l’accompagne. Pour avancer il faut parfois repartir de zéro, c’est tout le charme et en même temps l’âpreté du sport.
Cette situation impose que nous restions très prudents au moment de fixer notre objectif.
N’oublions pas que cette saison encore, six équipes dans chacun des quatre groupes de N2 descendront à l’étage inférieur.
🎙 Comment se passe le recrutement de ce nouvel effectif ?
Nous avançons prudemment. Il s’agit de ne pas se précipiter. La reprise du championnat est encore loin, même si les entraînements reprennent. L’expérience doit servir à quelque chose, nous avons maintenant un recul d’une saison sur ce championnat de N2. Nous avons pu évaluer le niveau et la réponse que nous devons apporter si nous voulons exister.
🎙 Que faut-il penser justement du niveau des recrues ?
On ne sait jamais à l’avance si les choix que l’on fait sont les bons. Un joueur peut avoir des références, promettre beaucoup, et au final ne pas s’adapter à son nouvel environnement. Le recrutement est un exercice compliqué. La part d’erreur existe, elle fait même partie de l’équation. À nous de tâcher d’en minimiser la portée.
🎙 On parle d’un nouvel équipementier, HUMMEL FRANCE, et d’un partenariat XXL ?
HUMMEL fête cette année son centenaire. Nous sommes très fiers d’honorer ce partenariat et de figurer parmi les deux clubs Premium de l’équipementier avec l’AS Saint-Etienne.
Nous partageons des valeurs communes, de respect, d’intégration, de mixité sociale, mais également de compétitivité, de passion au cœur du jeu. Il nous reste à continuer d’écrire ensemble la grande histoire du RACING.
🎙 S’agissant du terrain de repli, avez-vous des informations, il se dit que l’équipe ne jouera pas à Versailles ?
En effet, le règlement de la FFF n’autorise pas une seconde année dérogatoire, laquelle est accordée uniquement aux clubs promus. Le stade Montbauron n’étant pas homologué T2 en raison de son défaut d’éclairage, nous ne pourrons pas y être hébergés pour la saison 2023/2024. Nous travaillons activement à une solution avec la FFF et le département des Hauts-de-Seine qui devrait se concrétiser dans les jours qui viennent. Il s’agit de permettre l’homologation de l’un des terrains synthétiques nouvellement implantés à Yves-du-Manoir, pour être plus précis on parle du terrain bénéficiant d’une tribune de 400 places. Il reste des sujets d’ordre technique à solutionner qui n’apparaissent pas insurmontables. Cela devrait bien se passer.
🎙 Enfin, il se dit qu’un ou deux clubs de National 2 pourraient être repêchés pour monter en National 1, le RACING est-il prêt à une telle éventualité ?
La probabilité d’un tel scénario est faible. Il semble par ailleurs qu’au terme de calculs compliqués, nous ne serions pas en pole position, le club des HERBIERS nous devancerait d’un petit point en tant que meilleur deuxième, cela, en dépit du fait que nous totalisons un total de points significativement plus important.
Mais si une telle éventualité devait se produire, nous saisirions évidemment notre chance. Nous avons longtemps voyagé cette saison avec cette idée de montée en N1, nous nous y sommes préparés.
🎙 Si cela ne se produit pas, l’objectif reste la montée en National 1 ?
Je l’ai dit, nous avons un groupe à reconstruire. Par ailleurs, vous le savez, je suis d’une nature prudente. Je ne m’aventure pas à prédire des choses qui ne sont pas entre mes mains. De quoi sera faîte cette saison ? Je n’en ai pas la moindre idée. La vie se charge toujours de vous surprendre, je ne sais pas ce qu’elle nous réserve, j’espère le meilleur. Nous verrons bien. Le plus exaltant c’est de ne pas savoir. Ce serait triste si tout était écrit d’avance, non ?
🎙 Avez-vous quelque chose à ajouter, Président ?
Nous venons d’être récompensés par la plus haute distinction en matière de formation de jeunes en recevant, le label Elite. Que tous les acteurs, éducateurs, dirigeants, bénévoles, et parents, qui ont œuvré à cette réussite soient félicités pour ce formidable résultat.
Cette récompense vient sanctionner l’important travail en profondeur engagé depuis déjà plusieurs saisons au niveau des jeunes. Nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin, nous allons continuer de nous structurer, encore et encore, pour redonner au Racing le statut de grand club formateur qui fut longtemps le sien.
Enfin, je veux également remercier nos partenaires qui sont chaque saison plus nombreux à nous rejoindre, 34 entreprises qui ont fait le choix de nous accompagner dans notre formidable projet de reconquête du haut niveau.
Ensemble nous construisons l’avenir d’un grand club, fier de son passé, mais résolument tourné vers l’avenir, fier d’apporter à ses soutiens la formidable image d’un club qui transmet ses valeurs universelles depuis plus de 140 ans.
Propos recueillis par Vincent Le Borloch.