Racing – PSG 1987 : Un choc en capitale

2 Octobre 1987, à un peu moins de deux semaines de la sortie en salle de « Full Métal Jacket » le dernier Stanley Kubrick et pendant que le méga tube « Bad » de Michael Jackson est diffusé sur toutes les ondes, le football français s’apprête à se passionner pour un derby parisien à haute intensité. Le PSG des Bats, Calderon, Wilkins et Omar Sene défie le Racing « Galactique » de l’entraîneur Artur Jorge, champion d’Europe un an auparavant avec le FC Porto. À l’aube de la confrontation entre le Racing et le PSG B pour le compte de la 19e journée de National 3, revenons sur ce match de légende de 1987, dans un Parc des Princes en fusion…

Pour le compte de la 13e journée du Championnat de France de Division 1, saison 1987/1988, le Parc des Princes se prépare donc à accueillir un énorme choc entre deux clubs qui partagent l’enceinte de la Porte de Saint-Cloud depuis près de trois ans maintenant.

Juste avant le coup d’envoi, les fumigènes s’allument les uns après les autres dans les tribunes. La brume épaisse de l’hiver parisien rend la visibilité encore plus difficile pour les 23 414 supporters présents pour cette soirée qui s’annonce palpitante.

En effet, depuis le retour du Racing en Division 1 à la fin de l’année 1986, c’est la première fois que les Ciel et Blanc se retrouvent si près au classement de leurs rivaux du PSG. D’un point de vue comptable, les deux clubs de la capitale sont à égalité avec 13 points chacun. Le Paris Saint-Germain se classe cinquième, en devançant au classement le Matra Racing de Paris à la différence de buts (+2 pour les Rouge et Bleu / -2 pour les Racingmen).

 

Le onze du Racing : Olmeta / Silooy – Mahut – Bossis-Germain / Umpierrez – Alim Ben Mabrouk –  Fernandez – Fernier / Buscher – Francescoli. Entraîneur : Artur Jorge.

 

Le onze du PSG : Bats / Bibard – Rabat – Jeannol – Zajakowski / Charbonnier – Poullain – Wilkins – Sène /  Bocandé – Caldéron. Entraîneur : Gérard Houllier.

 

Dès le début de la première période, les deux équipes offrent une bataille acharnée pour s’imposer au milieu de terrain. L’atmosphère est électrique. Conséquence, un joueur de chaque équipe écope d’un carton jaune dès les premiers instants du match. Jeannol, côté PSG et Ben Mabrouk, côté Racing.

À mesure que le brouillard se dissipe, le jeu se fluidifie, les fautes se font plus rares et la partie devient beaucoup plus tactique… Le PSG est bien contenu par la défense du Racing, grâce notamment aux bonnes interventions d’Umpierrez sur la droite et de Fernandez sur la gauche. Quelques alertes sont tout de même à noter. Sur coup de pied arrêté, Calderon oblige Pascal Olmeta à intervenir. Sans réel danger pour le portier français.

Le marquage du PSG sur Francescoli est, quant à lui, très efficace. L’attaquant uruguayen ayant toujours deux joueurs parisiens sur le dos au moment de toucher les quelques ballons arrivant jusqu’à lui. Malgré son avertissement, Alim Ben Mabrouk demeure, pour sa part, infatigable au milieu de terrain. À l’initiative de beaucoup d’interventions, notre capitaine ne parvient cependant pas à déséquilibrer l’équipe de Gérard Houllier toujours bien en place. Une seule action offensive notable en ce début de partie côté ciel et blanc : une frappe soudaine d’Umpierrez facilement bloquée par Bats.

Petit à petit, la connexion entre Germain et Fernier commence à porter ses fruits. Suite à une bonne combinaison entre les deux joueurs, Bruno Germain parvient enfin à transmettre le cuir à Francescoli, qui pivote, et tire soudainement. Bats n’arrive pas à bloquer complètement le ballon qui se promène devant le but et c’est Buscher, arrivant lancé qui parvient à marquer de près, au nez et à la barbe de la défense du PSG. Les supporters Ciel et Blanc exultent dans les tribunes. Le Racing ouvre le score et mène la danse (23′).

Mené, le Paris Saint-Germain commence à prendre des risques afin de revenir dans la partie. Des espaces se créent pour une équipe du Racing qui monopolise désormais le ballon. Petite frayeur cependant pour la défense de nos Racingmen juste avant la mi-temps. Bocambé parvient à éliminer Mahut sur un crochet ingénieux, le parisien frappe, Olmeta est battu, mais Bossis parvient in extremis à repousser le ballon en corner. Alerte sans conséquence. La première mi-temps se termine donc avec cette avance d’un but pour les hommes de Jorge.

Le deuxième acte commence sur les mêmes bases que la fin de la première mi-temps. Le contrôle du ballon est en faveur des joueurs d’Artur Jorge. Fernier et Francescoli sont remuants et constamment dangereux. Le PSG, avec Wilkins et Calderon, tente bien de maintenir la pression sur le Racing, mais Mahut et Bossis restent intraitables en défense.

À la 69e minute de jeu, Luis Fernandez transmet à Fernier sur l’aile gauche. Sur une belle ouverture de l’extérieur du pied, le milieu offensif lance Francescoli qui marque après un magnifique crochet pour éliminer Jeannol. Sa frappe de l’intérieur du pied ne laisse aucune chance à Joël Bats, battu sur sa gauche. Le cinquième but en championnat d’El Principe permet ainsi au Racing de se détacher au tableau d’affichage et de mener (2-0).

À partir de cet instant, les assauts des Rouge et Bleu sur la défense du Racing ne faibliront plus. Les vingt dernières minutes de ce derby s’annoncent difficiles pour les coéquipiers de Luis Fernandez.

À la 84e minute, à la suite d’une grosse occasion, à la conclusion d’un joli mouvement entre Buscher, Silooy et Francescoli, le PSG parvient à réduire l’écart sur une situation litigieuse. Philippe Jeannol bat Pascal Olmeta, pourtant gêné par un Bruno Roux en position de hors jeu (84′). Notre fantasque portier est d’ailleurs averti dans la foulée pour contestation.

La fin de match est irrespirable. Le PSG maintient une pression constante, mais trouve en face de lui, des Racingmen solidaires. Dans les arrêts de jeu, sans doute afin de casser le rythme imposé par les coéquipiers de Wilkins, Artur Jorge effectue le dernier changement de la partie avec l’entrée de Merry Krimau en lieu et place de Gérard Buscher. Quelques instants plus tard, l’arbitre Monsieur Swirog met enfin un terme à la partie.

Le Matra Racing de Paris l’emporte (2-1) face au PSG. Les hommes d’Artur Jorge s’imposent ainsi dans le premier derby parisien de la saison 1987-1988, et s’emparent de la cinquième place au classement tout en reléguant leur adversaire du jour à trois points.

Le public jeune et familial du Racing, composé pour l’occasion de beaucoup d’écoliers invités par le Président Jean-Luc Lagardère (6382 scolaires au total) ainsi que de parents venus avec leurs enfants, peuvent eux aussi repartir comblés. Le Racing dans le cœur et des rêves de football plein la tête…

Score final : Matra Racing de Paris 2-1 Paris Saint-Germain

⚽️ 23e : Gérard Buscher / 69e : Enzo Francescoli / 84e : Philippe Jeannol

 

Réalisé par Carlos Bofi et édito par Baptiste Boulfort